Publié le : 01/07/2024 – 18:37

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Lunaire. En vertu d’un partenariat avec l’entreprise Celestis, spécialisée dans les vols spatiaux commémoratifs, Vulcan Centaur s’apprête à envoyer sur la Lune des cendres et de l’ADN de dizaines de personnes, dont celles du créateur de la série Star Trek, Gène Roddenberry. La tribu autochtone Navajo dénonce « la profanation d’un lieu sacré ». Entendue vendredi lors d’une réunion avec des représentants de la Nasa, du régulateur aérien américain et de la Maison Blanche, elle n’a toutefois pas obtenu le rapport du lancement. Si la météo le permet, la nouvelle fusée du groupe industriel ULA, qui regroupe Boeing et Lockheed Martin, s’arrachera donc de son pas de tir ce lundi à 7h18 TU.

Pour un vol inaugural, la mission est ambitieuse. Outre ces cendres, la fusée de 62 mètres transporte un alunisseur de la start-up américaine Astrobotic, qui contient également des expériences scientifiques de la Nasa. La tentative d’alunissage est prévue le 23 février. Le lieu visé est situé sur la face visible de la Lune, près de mystérieux dômes formés par de la lave, mais que les scientifiques peinent à expliquer. Grâce aux instruments expédiés, la Nasa doit y étudier la composition de la surface, ainsi que les radiations.

Une première

Si la mission est réussie, Astrobotic pourrait devenir le premier alunisseur américain à se poser sur la Lune depuis la fin du programme Apollo, il y a plus de 50 ans. Et la première entreprise privée à réussir cet exploit. Des entreprises israéliennes et japonaises ont tenté d’alunir ces dernières années, mais ces missions se sont soldées par des crashs. Le Japon doit également tenter d’alunir dans deux semaines, mais il s’agit d’une mission de l’agence spatiale du pays (Jaxa). La Russie a pour sa part spectaculairement raté un alunissage cet été. À ce jour, seuls les États-Unis, l’Union soviétique, la Chine et l’Inde ont réussi à faire atterrir un appareil sur la Lune.

Cette mission représente également un enjeu de taille pour l’ULA. Vulcan Centaur doit permettre au constructeur de remplacer ses lanceurs Atlas V et Delta IV, et de concurrencer SpaceX avec des décollages plus abordables. Le groupe américain, qui prévoit six lancements de Vulcan Centaur cette année, souhaite par la suite récupérer ses moteurs après chaque vol pour encore plus de rentabilité.

Si la Nasa n’est que passagère pour cette mission, cette dernière n’en représente pas moins une étape majeure pour l’agence, qui cherche à encourager le développement d’une économie lunaire. Elle a ainsi passé contrat avec plusieurs entreprises, dont Astrobotic, pour l’envoi de matériel scientifique sur la Lune. Le programme, baptisé CLPS, fournit aux entreprises un financement crucial. Une autre entreprise sélectionnée, Intuitive Machines, doit également décoller pour la Lune mi-février avec une fusée de SpaceX.

Cette nouvelle stratégie doit permettre à la Nasa « de faire le voyage plus souvent, plus rapidement et pour moins cher », a expliqué Joel Kearns, haut responsable au sein de l’agence spatiale. Ces missions étudiant l’environnement lunaire doivent permettre de préparer le retour d’astronautes sur la Lune, que la Nasa prévoit avec son programme Artémis.

(Avec AFP)