Ces jeunes qui « emmerdent » le FN et ceux qui adhèrent au RN publié par Le Point – Toute l’info en continu le
Voici les « bonnes pages » d’un « papier journalistique » que notre équipe vient de repérer sur internet. Le sujet va inévitablement vous réjouir. Car la thématique est « Actualité française ».
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Titre exacte donné par le journal était: Ces jeunes qui « emmerdent » le FN et ceux qui adhèrent au RN
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Dès l’annonce des résultats des élections européennes au soir du 9 juin et la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, plusieurs manifestations anti-extrême droite ont émergé partout en France, organisées essentiellement par de jeunes sympathisants de gauche.
La jeunesse qui « emmerde » le FN…
Dans les cortèges spontanés, un slogan se dégage : « La jeunesse emmerde le Front national. » La formule a été pour la première fois prononcée en 1988 après le score de 14 % de Jean-Marie Le Pen à l’élection présidentielle. C’est le groupe de punk rock Bérurier noir qui, lors d’un concert, ajoute cette phrase à sa chanson « Porcherie »sortie trois ans plus tôt.
Depuis dimanche soir, des extraits de cette chanson repassent en tendance sur les réseaux sociaux. Près de 5 000 publications TikTok citent la formule ; certains de ces posts atteignent plus de 200 000 « j’aime » et 2 millions de vues. D’autres sons reviennent en boucle, telle la chanson de Diam’s, « Marine », une diatribe anti-FN chantée par la rappeuse en 2004.
Comment expliquer cette mobilisation dans la jeunesse alors même que le Rassemblement national a su séduire les 18-34 ans lors du scrutin européen du 9 juin ?
Gilles Ivaldi, chargé de recherche CNRS au Cevipof, étudie les partis de droite radicale et le phénomène populiste en Europe occidentale. Pour lui, il est impossible d’évoquer le vote jeune en faveur du Rassemblement national (RN) sans rappeler un constat : l’abstentionnisme de la jeunesse est beaucoup plus élevé que celui des générations plus âgées. « C’est d’abord l’abstention qui domine dans la jeunesse et le vote RN ne représente donc qu’une petite fraction de cette jeunesse », note-t-il.
Reste que les jeunes électeurs, ceux qui se rendent dans les bureaux de vote, glissent dans les urnes davantage de bulletins RN.
… et celle qui adhère aux idées du RN
En effet, le RN a réalisé des scores élevés chez les 18-34 ans lors des élections européennes. Selon l’étude de sortie des urnes faite par Ipsos, le parti de Jordan Bardella a réuni 25 % des votes chez les 18-24 ans et 30 % chez les 25-34 ans. Même si La France insoumise reste en tête chez les plus jeunes avec 33 %, elle est dépassée par le Rassemblement national chez les 25-34 ans en obtenant seulement 20 % des voix.
Les raisons de cette adhésion sont multiples et tiennent autant à la déception créée par les autres partis politiques qu’à l’influence d’une figure politique : Jordan Bardella, le président du RN qui était la tête de liste de son parti lors du scrutin du 9 juin.
Si, comme d’autres personnalités politiques, celui-ci a mené une campagne sur les réseaux sociaux afin de toucher les jeunes, son effort a particulièrement bien porté ses fruits. Selon Gilles Ivaldi, « la stratégie de présence sur les réseaux est un des éléments de la popularité de Bardella auprès des jeunes, mais qui passe par la case notoriété ». « Les jeunes connaissent mieux Bardella que d’autres candidats, en partie parce qu’il est très actif sur les réseaux sociaux », analyse encore le chercheur.
Le responsable politique a su créer une relation spécifique avec les électeurs de sa génération. Bien que les jeunes soient attirés par le RN pour ses idées, « il y a aussi un vote plus personnalisé », décrypte Gilles Ivaldi, qui complète : « Jordan Bardella séduit incontestablement une partie de la jeunesse par sa personnalité, ce qu’il incarne. »
Un phénomène décrit dans un reportage d’Arte sur cette jeunesse RN diffusé le 31 mai. Une jeune militante et membre du Rassemblement national de la jeunesse (RNJ) y témoigne ainsi : « Moi, ce n’est pas forcément la beauté [de Jordan Bardella] qui m’intéresse, c’est plus le charisme qu’il dégage, il a un vrai charisme. Il dégage vraiment quelque chose, il est gentil, il est drôle, il a de l’humour. »
Les effets de la dédiabolisation
Jordan Bardella participe pleinement à la politique de dédiabolisation de son camp. Le parti, autrefois souvent associé aux vieilles générations a, depuis quelques années déjà, tenter de faire oublier ses racines, ce qui, selon Gilles Ivaldi, pèse dans la balance : « Marine Le Pen a pris la direction du FN en 2011. Beaucoup de jeunes qui votent aujourd’hui pour ce parti n’ont pas été socialisés pendant la période de Jean-Marie Le Pen et sont donc assez peu sensibles au passé de ce parti, à toutes les controverses qui ont marqué son histoire. »
Le changement de nom, passant du Front au Rassemblement national, y est pour beaucoup selon le chercheur : « Encore une fois, le Front national n’est qu’une réalité très lointaine pour les jeunes. »
« Je n’aurais pas adhéré au FN parce qu’ils étaient vraiment trop extrêmes dans leur propos », témoigne une militante dans le reportage d’Arte. « C’est plus le Front national depuis 2017, c’est le Rassemblement national, assure un autre. Je pense qu’on est loin des idées de 1990. » Le Rassemblement national s’est-il réellement « désextrémisé » ? « Non, tranche Gilles Ivaldi. Le RN conserve l’essentiel du programme qui était celui du FN à l’époque. Simplement, il prend soin d’éviter les comportements outranciers, les dérapages de toutes sortes comme cela était le cas auparavant. »
Mais, si une partie de la jeunesse est attirée par ce RN incarné par Jordan Bardella, ce n’est pas seulement une adhésion de surface. Comme le note Gilles Ivaldi, leur vote est aussi lié à plusieurs propositions du parti (gratuité des transports, aides étudiantes, etc.), répondant aux « nombreuses difficultés en études ou dans l’emploi » des 18-34 ans.
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Bibliographie :
constitutions de la France de la Révolution à la IVe République (Les).,Informations sur ce livre.
La France identitaire.,Référence litéraire.
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