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Plus de 8 millions de Cubains âgés de 16 ans et plus sont appelés aux urnes ce dimanche 26 mars pour renouveler l’Assemblée nationale du pouvoir populaire. Système de parti unique oblige, pour les 470 sièges que compte le Parlement monocaméral, 470 candidats sont en lice. La vie de la population n’en demeure pas moins difficile, et même de plus en plus. Reportage.
Avec notre envoyée spéciale à La Havane, Stefanie Schuler
Sur l’île communiste de Cuba, le jour du vote n’est pas synonyme de choix entre plusieurs candidats de différents partis. Il s’agit au contraire de confirmer, par plus de 50 % des suffrages exprimés, des candidats présélectionnés au début du processus électoral, qui a répété l’an dernier.
Les 470 candidats – dont 1/5 a entre 18 et 30 ans et 54% sont des femmes – qui se soumettent au vote ce dimanche sont ainsi choisis en amont du scrutin. Aucun ne représente l’opposition et il n’y a pas de campagne électorale. La moitié des prétendants est issue de comités locaux organisés dans chaque circonscription. L’autre moitié est proposée par les organisations sociales proches du gouvernement.
Le Parlement ainsi constitué élit ensuite le Conseil d’État et le président du pays. En théorie, le système électoral permet à tout citoyen cubain d’accéder à l’Assemblée nationale. Mais l’opposition dénonce un processus dans lequel le Parti communiste cubain – avec son influence et le vote de ses militants et partisans – exclut toute possibilité qu’un opposant soit élu.
« Je serai là pour représenter le peuple »
Nous rencontrons Ailyn Justiz Aguila au Centre de la presse internationale à La Havane, dont des représentants assistent à notre entretien. La jeune femme de 35 ans est bien connue des Cubains. Cheffe du Centre de physique atmosphérique, elle présente tous les jours la météo à la télévision de l’État. C’est la première fois qu’elle est candidate.
Elle avoue ne pas encore savoir en quoi consistera exactement son rôle de député. « Mais ce dont je suis sûre, dit-elle, c’est que je serai là pour représenter le peuple cubain. Peu importe les responsabilités qu’on me donne, je vais les assumer avec détermination et dévouement tout en conservant les acquis de la révolution pour aller plus loin. »
Comme tous les élus cubains, Ailyn Justiz Aguila ne recevra aucun salaire pour son mandat de député et recevra donc son travail de météorologue. Cette mère de famille veut contribuer au développement de son pays, « afin d’atténuer ces moments de désespoir que beaucoup de personnes traversent. Nous devons montrer au peuple qu’on peut bâtir un programme de vie ».
Reportage : rencontre avec une candidate au Parlement
« Nous traversons une crise très grave »
Ce sont les premières élections législatives depuis l’arrivée au pouvoir du président Miguel Diaz-Canel. Cuba est frappé par une grave crise économique et sociale qui a poussé, rien que l’an dernier, près de 300 000 citoyens à quitter le pays. Face aux conditions de vie de plus en plus difficiles de la population qui reste sur l’île, le pouvoir de mobilisation du gouvernement semble s’éroder.
Le vrai enjeu de ces scrutateurs pourrait donc être l’abstention, alors que les pénuries, l’inflation et les coupures de courant rendront la vie des Cubains de plus en plus difficile. Dans la capitale, trouver la nourriture est aujourd’hui la principale préoccupation des citoyens.
« En tant que mère, l’alimentation de mon bébé est une chose qui n’est pas évidente, confie une femme rencontrée à La Havane. Ma famille a le droit à 2,5 kg de riz, un peu de haricots, du sucre, de l’huile par mois. Ça ne suffit pas. Et souvent, il n’y a pas de lait. Nous traversons une crise très grave dans notre pays. »
« La délinquance à Cuba est sans précédent »
la pandémie du Covid-19 et la réforme monétaire Depuis 2021, les maigres revenus des Cubains ne suffisent plus pour subvenir à leurs besoins de base. « J’ai trois boulots, confie un homme. Mais ça reste très dur : par mois, je gagne l’équivalent de 24 dollars. »
Une précarité qui produit des conséquences jusqu’ici inconnues à Cuba : les habitants de la capitale constatent une nette hausse de la délinquance. Ce Havanais a subi plusieurs agressions et vols à l’arraché : « Deux mois, je ne sors plus depuis la nuit tombée parce que j’ai peur. La délinquance à Cuba est sans précédent ! J’ai 69 ans. Je n’ai jamais vu de violence dans mon pays comme aujourd’hui. »
Le désespoir s’empare de la population. « Nous sommes complètement démotivés. On se lève tous les matins pour faire en sorte que tout se passe bien. Mais dès qu’on met un pied dehors, notre espoir s’effondre. » « La majorité de la population ne votera pas. Et beaucoup d’autres vont voter blanc. Parce qu’ils savent que peu importe le candidat, il ne résoudra pas leurs problèmes. »
Reportage : les préoccupations des électeurs cubains
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