La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet poursuit sa visite à Mayotte, 101e département français coincé entre le Mozambique et Madagascar. Parmi les thèmes évoqués pendant ce déplacement, le problème de l’eau, la sécurité, l’immigration et la situation des mineurs isolés.
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De notre envoyé spécial à Mayotte, Pierrick Bonno
En arrivant à Mayotte, on se rend compte très vite de l’état de tension qui règne en constatant l’état de certains véhicules de gendarmerie. Les carrosseries sont criblées d’impacts, les pare-brise fissurés. Tout témoigne de la pression quotidienne qui règne sur l’île. Trois morts le mois dernier dans des rixes entre jeunes. Les bus scolaires sont régulièrement pris pour cibles, les automobilistes rackettés par des jeunes mineurs qui réagissent en bandes. C’est le quotidien des habitants ici à Mayotte.
La situation s’était largement améliorée avec l’opération Wambushu déclenchée en avril 2023 par le ministère de l’Intérieur, mais depuis que l’essentiel des renforts de forces de l’ordre sont rentrées en métropole, les violences ont représailles.
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Il y a aussi une crise de l’eau qui touche tous les Mahorais, avec la plus grosse sécheresse qu’ait connue l’île depuis vingt-cinq ans. L’eau est donc coupée depuis l’automne deux jours sur trois. L’État a dû mettre en place en urgence une distribution d’eau en bouteille assurée par les pompiers et la sécurité civile. Bonne nouvelle pour les Mahorais, il a plus ces dernières semaines et les restrictions vont s’alléger. La préfecture annonce qu’à partir du lundi 15 janvier, l’eau ne sera plus coupée qu’un jour sur deux à Mayotte.
L’école débordée
Autre objet de tension : l’école. Il y a, à Mayotte, beaucoup plus d’élèves à scolariser que de place dans les établissements scolaires. Résultats : les classes sont surchargées et plusieurs milliers de mineurs comoriens, pour la plupart, se retrouvent étrangers déscolarisés, livrés à eux-mêmes et tombent parfois dans la délinquance.
Les associations tentent de prendre le relais comme dans le bidonville de Kawéni où une dizaine d’enfants apprennent les bases du français grâce à l’association ACékB. Pas de matériel, les murs sont décrépits, mais Djénéva, 11 ans, arrivée il ya quelques mois de Madagascar, sait qu’elle a de la chance d’avoir une enseignante en face d’elle.
Nous ne sommes pas dans une école, mais dans les locaux d’une des associations qui prennent le relais des établissements scolaires qui croulent sous les demandes d’inscription d’enfants venus de l’Afrique voisine essentiellement des Comoriens.
Reportage à Mamoutzou sur l’île de Mayotte de Pierrick Bonno
Le gouvernement français doit présenter un projet de loi spécifique à Mayotte d’ici la fin de l’année 2024. Les associations de parents d’élèves espèrent que le sujet de l’école sera prioritaire.
Une immigration clandestine élevée
Rares sont ceux qui n’attribuent pas ces maux à l’immigration clandestine. Ce point met d’accord les trois députés qui accompagnent Yaël Braun-Pivet dans ce déplacement (deux du groupe centriste Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) et un député LR) : Mayotte ne peut tout simplement pas faire face à l’arrivée de milliers de migrants venus essentiellement des Comores voisines chaque année.
L’archipel est situé à 70 km seulement de Mayotte. Ils arrivent tous les jours par dizaines sur des kwassa, embarcations de fortune au péril de leur vie. Là encore, l’opération Wambushu avait quasiment mis un coup d’arrêt à ces arrivées par la mer avec 8 500 interpellations l’an dernier. Mais depuis l’automne, les flux ont repris, certes moins nombreux qu’avant, mais les migrants clandestins arrivent toujours à bord de leurs embarcations.
Les attentes des Mahorais
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet souhaite choyer les élus locaux, leur montrer que les politiques ne les abandonnent pas face à tous leurs problèmes. Il y a donc beaucoup de rencontres avec des élus locaux à l’agenda de ce déplacement. Quelques échanges avec la population même si pour des raisons de sécurité, Yael Braun-Pivet est assez contrainte dans ses mouvements. Les Mahorais n’ont en effet pas gardé un très bon souvenir de la dernière visite de la désormais ex-Première ministre. Elisabeth Borne est venue ici en décembre, mais elle n’était conservée que 12 heures sur l’île.
A contrario, la présidente de l’Assemblée prend le temps, elle était ce matin avec la sécurité civile et les pompiers qui assurent les distributions d’eau potable. Elle visitera vendredi 12 janvier un bidonville où vivent 75 familles, la plupart comoriennes.
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