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Alors que les flux d’arrivées ont été multipliés par quatre par rapport à l’an dernier, le gouvernement de Giorgia Meloni veut faciliter l’entrée en vigueur de nouvelles mesures. De son côté, l’opposition rejette le choix de solutions d’urgence face à un problème structurel.
Avec notre correspondant à Rome, Blandine Hugonnet
Prendre en charge les migrants, les transférer, les expulser en simplifiant et accélérant les procédures… C’est l’objectif de l’état d’urgence décrété pour six mois par le gouvernement italien dominé par l’extrême-droite. Cinq millions d’euros de budget ont été débloqués et un commissaire spécial sera chargé de gonfler les moyens de transports et les structures pour la gestion des exilés dans chaque région.
Une réponse au 32 000 arrivées cette année sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, une hausse qualifiée d’« exceptionnelle ». Le dernier week-end, le pays a dû secourir 3 000 personnes en Méditerranée.
L’opposition vent debout
Mais la solution de l’urgence provoque l’inquiétude dans l’opposition : quatre régions et les métropoles – Milan, Florence, Rome ou Turin – désignées par la gauche ont refusé de signer l’état d’urgence par crainte de voir la gestion se limite à l’enregistrement, la et le rapatriement, sans passer par l’intégration. Et intimant l’exécutif à faire marche arrière sur le prochain durcissement du décret sur l’immigration qui arrive en débat au Sénat ce mardi 18 avril.
« L’état d’urgence est décrété, et non seulement le gouvernement ne veut pas dialoguer avec nous pour élargir notre capacité d’accueil et d’inclusion, mais il veut la réduire, souligne le maire de Bologne, Matteo Lepore. En même temps, il veut réduire la dette en faisant venir plus d’étrangers, des travailleurs qui paient leurs impôts en Italie. C’est un gouvernement ambigu. En ne voulant pas résoudre à la racine le problème structurel de l’accueil, il crée lui-même cette situation d’urgence, c’est paradoxal ! »
Sonnette d’alarme
Si l’état d’urgence migratoire, comme le tour de vis qui l’accompagne, n’est donc pas la bonne réponse, selon l’opposition de gauche, certains y voient tout de même l’occasion de tirer à nouvelle la sonnette d’alarme à Bruxelles alors que tous les camps politiques italiens ne cessent de répéter en choeur que la solution à la crise migratoire en Italie viendra de l’Europe.
► À écouter aussi : Italie : une loi restrictive complique l’accueil des migrants
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