Lucie Castets dénonce une « aberration démocratique ». La candidate désignée par le Nouveau Front populaire (NFP) s’est exprimée sur une éventuelle nomination de Xavier Bertrand à Matignon. Le nom du président de la région Hauts-de-France, de la Droite républicaine (ex-LR), est régulièrement mis sur la table comme possible chef d’un « gouvernement d’urgence nationale », qui irait de la droite à certaines personnalités de gauche, en l’absence de majorité absolue aux législatives.

« Nommer un Premier ministre qui n’appartient pas au bloc arrivé en tête serait totalement contraire à l’esprit des institutions. Comment nommer un Premier ministre qui n’a pas de majorité et qui ne représenterait que lui-même ? » a dénoncé Lucie Castets dans les colonnes de Sud Ouest mardi 6 août. Aux dernières élections législatives, la Droite républicaine, sans Éric Ciotti, a remporté 47 sièges de députés, sur 577. La gauche, sortie en tête des urnes, revendique le poste de Premier ministre, malgré une fin de non-recevoir d’Emmanuel Macron.

« Ensuite, Xavier Bertrand, c’est l’affaiblissement des financements de l’hôpital, une suppression massive de lits, l’explosion des constructions d’Ehpad privés, une réforme injuste des retraites », poursuit-elle, en référence à ses responsabilités ministérielles passées. Xavier Bertrand a, en effet, été secrétaire d’État chargé de l’Assurance maladie, puis ministre de la Santé et ministre du Travail durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

« Alors que le camp présidentiel vient d’être sévèrement sanctionné, cette hypothèse Bertrand est, d’un point de vue démocratique, une aberration », martèle-t-elle auprès du quotidien.

Lucie Castets est prête à « trouver des compromis »

La candidate du NFP pour Matignon, qui ne disposerait pas non plus de majorité absolue, se dit prête pour sa part à « trouver des compromis et travailler, texte par texte, avec les parlementaires de l’Assemblée et du Sénat ». « On propose de mettre des recettes en face de nos dépenses et de le faire au rythme des discussions à l’Assemblée nationale », détaille-t-elle à propos de leur programme qui propose 100 milliards d’euros de dépenses pour 100 milliards d’euros de recettes en 2025. « Mon souhait n’est pas de faire passer le budget par 49.3 mais, si on y est contraints, on le fera », souffle-t-elle.

À LIRE AUSSI Matignon ? Lucie Castets s’y voit déjàConcernant notamment le smic à 1 600 euros, un des « intangibles » du NFP, Lucie Castets concède que ses « modalités de mises en œuvre doivent être discutées ». Quant à la réforme des retraites, « elle peut être abrogée très rapidement », ils se tourneront ensuite « vers les partenaires sociaux pour aborder les modalités de financement ».

Lucie Castets, 37 ans, a décidé d’effectuer plusieurs déplacements pendant l’été et de donner des interviews à différents médias afin de mieux faire connaître aux Français ses options politiques, mais aussi sa personnalité. Elle était totalement inconnue du grand public lorsque l’alliance de gauche a proposé son nom pour Matignon, le 23 juillet.